dimanche 3 février 2008

IX

sur le fleuve quand le soir déborde
des champs qui deviennent au loin l’horizon
au dessus des arbres soudain changés en ciel
j’ai vu l’amour à visage découvert

elle avait souffert des siècles durant
de devoir vivre dans le regard des hommes
à la merci des larmes
à la merci des pays inconnus qui s’étendent d’une tempe à l’autre
à la merci des déserts que la mort élargit

mais je ne l’ai vu que le temps de la reconnaître
elle s’en est allée aussitôt

mes mains seules n’ont pût la retenir

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