dimanche 28 septembre 2008


à pas lents nous irons vers la maison du soir où brillent les oliviers

où les poissons eux-mêmes après leur mort revivent
où l'huile a la douceur et l'éclat de l'enfance

on reverra ceux-là qu'on avait tant aimés partager le repas
la nappe sera blanche
le pain sera coupé par des mains fraternelles
le vin un peu renversé sur la table

on entendra dans l'ombre les cigales se taire
un oiseau voler

et le sel de la nuit versera sur nos plaies un peu d'éternité

samedi 20 septembre 2008

champs moissonnés nudité dernière
la chaleur des tournesols à la dérive n’est plus
les cigales replient leurs violons sur les étés à venir
absence de ton corps de ton corps d’eau
ô rivière imprévisible


sous leurs plumes les colombes transparentes se sont tues
mais dans les hautes herbes s’échappent des lapins ensorcelés par l’afflux des chasseurs
dans les trèfles une faux aveugle tâtonne le nid aux perdrix


c’est comme si l’on chantait les ossements blancs dans la lumière vierge
c’est comme si une main qui n’est pas la mienne pétrissait la solitude
la solitude à ton image et ressemblance

dimanche 14 septembre 2008


en rallumant la lampe je reprendrai la page avec des mots plus pauvres plus justes si je peux
je choisirai le pays qui palpite entre ciel et visage
un été bleu de chaise longue et de fables sous les mouches
puisque ma Provence est partout mentale
nous comparerons nos blessures


septembre serre le cœur
septembre ses ombres longues
il pleut de vrais sanglots comme à l’instant de se quitter après une guerre d’amour
voilà qu’il neige à n’en plus finir de plein fouet sur le chagrin


les eaux de pluie déversent déjà les saisons d’antan
Général Automne non tu n’auras aucun de nos sourires


le soleil ressortira ses volets clos parmi les siestes
Midi durera des heures interminables