dimanche 25 mai 2008


VI

j’ai construis mes jours sur les décombres de nos nuits
et plus souvent qu’à mon tour trébuché sur nos marelles

au hasard des quais et des gares
j’ai tourné le dos à nos bagages
mais ils s’obstinent à me faire les poches

et mon pire supplice
au-delà de l’actuel lent déshabillage de nos souvenirs
fut de n’avoir jamais été dépouillés
sauf du dérisoire

hélas j’étais seul et seul à voir dans la paume de mes mains
tout ce qui nous brûlaient les doigts
tout ce que tu m’as refusé
puisque tu m’as tout refusé de ce que nous voulions donner

et je reste plein d’un désespoir écarlate
en cet instant de crispation du temps
et de son aile noire
un grand pressentiment me frôle

j’ai donc construis mes jours sur les décombres de nos nuits
et plus souvent qu’à mon tour trébuché sur nos marelles
là où cependant tout était simple

samedi 17 mai 2008


V

crépuscule bleu de l’été
cette fille prés de la porte a caché son émotion
elle sait que tu reviendras

la vieille qui hochait la tête ?
sa grand-mère sans aucun doute

son cœur a battu plus fort
juste comme autrefois

samedi 10 mai 2008


IV

ces fleurs sont des soucis
tout se courbe sous l’orage qui vient
on court s’abriter de la pluie
presser d’en finir
sonder le vide
celui de la vie qui se refuse et qu’aucune image ne vient combler

avec çà l’enfance s’achève
les visages perdront un jour l’équilibre
les soucis ce bel air négligé
l’enfant disparaîtra dans un jeune homme

mais notre abri est une arme légère contre le temps
et plus légère encore l’eau limoneuse qui filtre et ruisselle à travers les branches en simulant les sources

samedi 3 mai 2008


III

aux grandes marges du silence
la terre touchée par le regard se replie avec un bruit sec
le soleil ne fait pas mystère de son impatience
les oiseaux n’ont pas voulu s’envoler

terre si bien libre sans trace d’outils

je n’ai pas vu vieillir le paysage
je le soupèse
il est si léger qu’il élève au ciel de plus durables échos

je subis la distance