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VI
j’ai construis mes jours sur les décombres de nos nuits
et plus souvent qu’à mon tour trébuché sur nos marelles
au hasard des quais et des gares
j’ai tourné le dos à nos bagages
mais ils s’obstinent à me faire les poches
et mon pire supplice
au-delà de l’actuel lent déshabillage de nos souvenirs
fut de n’avoir jamais été dépouillés
sauf du dérisoire
hélas j’étais seul et seul à voir dans la paume de mes mains
tout ce qui nous brûlaient les doigts
tout ce que tu m’as refusé
puisque tu m’as tout refusé de ce que nous voulions donner
et je reste plein d’un désespoir écarlate
en cet instant de crispation du temps
et de son aile noire
un grand pressentiment me frôle
j’ai donc construis mes jours sur les décombres de nos nuits
et plus souvent qu’à mon tour trébuché sur nos marelles
là où cependant tout était simple
V
crépuscule bleu de l’été
cette fille prés de la porte a caché son émotion
elle sait que tu reviendras
la vieille qui hochait la tête ?
sa grand-mère sans aucun doute
son cœur a battu plus fort
juste comme autrefois
IV
ces fleurs sont des soucis
tout se courbe sous l’orage qui vient
on court s’abriter de la pluie
presser d’en finir
sonder le vide
celui de la vie qui se refuse et qu’aucune image ne vient combler
avec çà l’enfance s’achève
les visages perdront un jour l’équilibre
les soucis ce bel air négligé
l’enfant disparaîtra dans un jeune homme
mais notre abri est une arme légère contre le temps
et plus légère encore l’eau limoneuse qui filtre et ruisselle à travers les branches en simulant les sources
III
aux grandes marges du silencela terre touchée par le regard se replie avec un bruit secle soleil ne fait pas mystère de son impatience
les oiseaux n’ont pas voulu s’envolerterre si bien libre sans trace d’outilsje n’ai pas vu vieillir le paysageje le soupèseil est si léger qu’il élève au ciel de plus durables échos
je subis la distance