dimanche 27 juillet 2008

XV

sais tu sais tu que c’est toi que j’attends
qui ne vient pas qui ne vient plus je m’en doutais
et tout ce bruit où je me tais où je n’entends
qu’un rire au loin des temps ensemble
onze ans onze ans que tout se tait

26 août 1996 comme un poignard sur mes paupières
j’ai connu les appartements qu’on partage comme la faim
j’ai connu le manque de tout qui dure depuis des années
au retour il y a toujours la même carafe
le même ciel

nulle part le cœur ne se brise comme à l’Isle la douleur
il y a sais tu plusieurs espèces de solitudes
comme celle d’hier tout hier avec sa grande pluie du dimanche
mais je suis bien aussi vivant que mon amour
je suis bien aussi vivant que mon désespoir

si jamais plus tard tu reviens dans mon pays jonché de pierres
si jamais tu revois un soir les iscles que fait la rivière
si tu retrouves dans l’été les bras noirs qu’ont ici les nuits
et si tu n’es pas seule alors dis lui de s’écarter dis lui
de s’écarter le temps de renouer ce vieux songe illusoire
ce vieux songe illusoire que porte le mot amour

sais tu sais tu que c’est toi que j’attends
qui ne vient pas qui ne viendras plus je m’en doute
et tout ce bruit où je me tais où je n’entends
qu’un rire lointain des temps ensemble
onze ans onze ans déjà que tout se tait

j’ai tout tenté pour t’oublier

mardi 22 juillet 2008


XIV

paresse et ennui ont passé leurs mains lourdes dans la chevelure des étés
le dernier soleil a fait une torche devant nous des fruits du mûrier
éclaboussant de pourpre et d’or le jardin fermé de notre amour

et nos yeux d’habitude
puis la brume est venue
et tes larmes
et l’hiver accrochant aux barbelés de l’horizon la robe du premier bal

la robe sans couture et la promesse non tenue
de changer l’eau des jours en vin
de changer l’eau chaque jour
et la soif
et la mer

lundi 14 juillet 2008

nos souvenirs ne sont plus partagés


XIII

je n’ai pleuré en vérité qu’une seule fois
le soleil en disparaissant a effacé nos images
nos visages ont roulés dans la fosse du ciel et je ne croyais plus au lendemain

onze hivers j’aurai renoncé au centième de l’espérance
afin de pouvoir encore mieux aimer un jour ce que mes mains d’autrefois n’ont fait qu’effleurer sous l’olivier trop jeune

il faisait nuit
nous nous étions serrés l’un contre l’autre sous le grand chêne des larmes

dimanche 6 juillet 2008

XII

lorsque ton cœur battra six fois aux alentours
sur cette terre où nous étions mortels
il sera trop tard pour changer le cours des choses
le rire des enfants
le chant des oiseaux

l’amour nous rassemble le sommeil nous sépare
entre le jour des ombres et l’ombre de la nuit
ainsi en est il aujourd’hui depuis la fin du monde
l’instant d’après l’éternité

lorsque ton cœur battra six fois aux alentours
il sera trop tard pour changer le cour des choses
avant que mes lèvres ne trouvent le lieu tendre
cette paix animale
entre ton épaule
entre ton épaule et ton cou