samedi 19 janvier 2008

VIII

sur le bord de la route où l’ombre est rare et l’amour incertain
je porterai l’eau fraîche aussi loin que possible

dimanche 13 janvier 2008

VII

nous quitterons les jours étranges car
demain je fermerai le ciel mes yeux tes yeux
où irons nous ? au temps qui passe
et qui repasse au gré de moi
au gré de toi qui es en moi
au gré du chagrin qui s’efface

et cette mélancolie dans la nuit requiem
cet homme ancien que je vois dans notre fils
il est six heures ici Saturne se promène
j’ai peur peur d’être sans toi je ne suis plus rien

aime moi comme l’ombre dans ce pays lumineux
où la lumière n’est plus un cadeau
mais une obsession vers l’ocre
comme l’or quand tu rêves
et le temps qui n’est pas et le temps qui n’est pas

il pleut il pleut sur l’homme de l’année dernière
rentre chuchote-t-on rentre il se fait tard
le mouchoir est tombé par-dessus nos larmes
demain peut être nos vies serons plus confiantes

te souviens tu de cette déjà vieille enfance
et de ce nuage au sommet de la Sainte
sur lequel nous sommes montés pour voir
pour voir à quoi ressemble le paradis ?

le sable des amants n’est qu’un hôtel de passe
partout tu trouveras la pâleur de l’absence
deux larmes deux larmes dans un peu d’eau
et le murmure sans fin de toutes nos ombres

je ne sais sais rien de rien sinon l’enfance
ce beau commencement quand tout est déjà fini
tous les soirs d’été où il n’y a plus de nuit
la foudre lente et calme du sommeil

le temps personne ne peut arrêter le temps
sauf le rire des enfants dans l’herbe haute
les jeux des enfants à tout jamais dans leur joie
la joie incomplète du monde

l’air était frais ce matin là
la grappe des collines à mûrie trop vite
en voilà presque en voilà le vin nouveau
là haut dans l’avenir là haut dans l’avenir

samedi 5 janvier 2008

VI

nous nous étions allongés parmi les moissons
et l’univers s’endormit en même temps que nous
nous étions sûrs qu’aucun chemin n’avait pût nous suivre
la mort même avait perdu notre trace