samedi 29 décembre 2007

V

je commence à bercer mon temps
j’ai couturé un vêtement de tes absences
je l’ai revêtu contre le mal
contre la faim


j’ai cueilli des fleurs apaisantes pour chanter la soif qui pleurait si bien
j’ai coiffé mon front de collines blondes
j’ai tout changé

j’ai mené paître mes désirs à pas de chagrin
dans les plaines rondes où le soleil est pour demain
avec des brins de toi au vent volés l’un après l’autre

j’ai bâti une route qui double les oiseaux vers l’Est

sans aucune fatigue
dans le ciel

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